Voici l'histoire de quelques Bruaysiens fusillés pendant la guerre 39-45.
Ces informations ont été fournies par Jean-Pierre Dhesse, Historien local de notre ville, inspiré par le livre de Raymond Durut "Douze siècles d'histoire".
La famille Farineau
Plusieurs membres de cette famille s'étaient engagés dans la Résistance* :
- Arthur (Père), 64 ans en 1940
- Arthur (Fils), 40 ans
- Léon (Fils), 37 ans, époux de Clémentine Décker.
En Août 1944, ils se préparent à exécuter un plan consistant à neutraliser les mouvements des PANZERS sur les grands itinéraires et à empêcher l’arrivée de renforts lors de la retraite allemande. Ils acceptent de cacher chez eux des armes et de munitions. Ils seront dénoncés et par la suite affreusement mutilés et torturés : cheveux arrachés, poitrine défoncée.
Le 31 Août 1944, ils sont fusillés. Tous les quatre recevront la Légion d'Honneur avec cette citation : “Belles figures de la Résistance française qui, animées des plus pures qualités patriotiques, ont fait preuve d’un cran admirable au cours des différentes missions qui leur ont été confiées.”
Pierre CUVELIER
Né en 1919, cet instituteur adhère au mouvement de résistances "Forces Francaises de l'Intérieur" (F.F.I) dans le Valenciennois. Il participe activement à des actions de sabotage, à la rédaction de tracts et à l’impression de journaux clandestins. On lui doit l’un des plus beaux sabotages de la régions du Nord : la destruction d’une écluse à Douai. Il est arrêté le 27 août 1944 à Bruay-sur-l'Escaut où réside sa famille, il avait commis l’imprudence de circuler à vélo, ce qui était interdit à ce moment là. Il devait devenir sous-préfet de Valenciennes à la Libération. Il sera exécuté de plusieurs balles dans la tête par deux gendarmes le 29 août, à Préseau, prés de Valenciennes.
Il était le gendre de Séraphin Bourse ; Pierre Cuvelier repose aujourd’ hui dans la plus grande discrétion au cimetière de Bruay-sur-l'Escaut.
Séraphin BOURSE
Travaillant à la mine, il apporte une aide précieuse aux résistants chargés de sabotage en leur fournissant explosifs et matériel. Il héberge des résistants traqués par la Gestapo. Il est arrêté en même temps que son gendre Pierre Cuvelier le 27 août 1944, et est interné au camps de Buchenwald.
Rentré à Bruay le 8 mai, il y décède le 31.
Émile VERDAVAINE
Né en 1880, Émile Verdavaine est secrétaire général de la mairie.
Il établit de fausses cartes d’identité, des cartes ravitaillements pour les résistants recherchés par la Gestapo.
Il fait installer dans l’école maternelle en construction un important dépôt d’armes. Surveillé par la Gestapo, il est arrêté le 28 août 1944 et transféré à Buchenwald.
Rentré le 1er mai 1945, il meurt le 30 juin.
Lucien MARS
Lucien Mars, né en 1903, travaille à la gare de Bruay.
Dès le début de l’Occupation, de nombreuses réunions de résistants se déroulent à son domicile.
Son groupe attaque un camp et effectue des sabotages de camions dans les garages allemands.
Se sachant recherché, il change souvent de domicile tout en continuant à distribuer journaux et tracts, mais aussi armes et explosifs.
Il échappe à tous les pièges tendus par la Gestapo.
Il finit par être reconnu par un interprète polonais, Platsek.
Arrêté le 19 mai 1944, il est torturé affreusement jusqu’au 27 août. Il est interné puis transféré sur une île de la Baltique Oragninbroug où il meurt le 17 février 1945.
Alphée DELANNOY
Alphée Delannoy, maire de Bruay avait été inquiété dès 1940 par la Gestapo sous prétexte que du matériel et des chevaux abandonnés par l’armée française avait été découverte dans une ferme de la commune.
En octobre 1941, l’armée allemande fouille son domicile et y découvre des armes personnelles camouflées.
Faute de soins, il meurt le 31 août 1943 dans les geôles du camp de Dietz-Sur-Lahn, province de Hesse-Nassau.
Abel HOUDART
Abel Houdart, cheminot, opère de nombreux sabotages à la gare de Valenciennes.
Dénoncé, il est arrêté et déporté à Buchenwald ; Il y décède quelques jours après la Libération de ce camp de déportation.
Gaston BERNIER et Lucien LIPKA
Des enfants massacrés
Gaston Bernier, un jeune d’une vingtaine d’années, refuse de travailler pour l’Allemagne (S.T.O) et doit se cacher chez ses parents ou des amis. Il rentre dans la Résistance et effectue des sabotages dans les voies ferrées.
Lucien Lipka, né en 1928, s’engage à l’âge de 16 ans dans la Résistance (F.F.I) où il exécute des coups de main et des sabotages. Il est arrêté le 15 août 1944, est interné à Oranienbourg, puis gagne le camp d'Allack. Sur la route, il tombe d'épuisement et est abattu par les S.S le 10 avril 1945. Sa dépouille n'a pu être retrouvée.
André et Jean TAILLEZ
Les deux frères Taillez ont appartenu au mouvement de résistance du Front National. Ils distribuent tracts et journaux.
Le 14 juillet 1943, ils sont surpris en train de pavoiser le monument aux morts.
Jean sera interné en mars 1944 au camp de Buchenwald, quant à André, interné à Bergen-Belsen, il y décède à 25 ans le 20 avril 1945.
Édouard BENKENNE
Il décède en avril 1945, à 37 ans, au camp de Neuengamme.
Marcel DEGETZ
Il décède au camp de Bergen-Belsen le 19 mars 1945 à 50 ans.
Jean-Baptiste et Albert MARCHETTI
Arrêtés lors de la grève des mineurs en 1941, ils sont morts en déportation.
Joseph MIZERA
Il distribue des journaux et effectue des sabotages. Traqué par la Gestapo, il est arrêté en Belgique et fusillé à la prison de Bruxelles.
N.B : Libération de Bruay, le 2 septembre 1944.
*Résistance : Nom donné à l’action clandestine menée par des organisations de citoyens qui se sont opposées à l’occupation de leur pays par l’ Allemagne.
Vous pouvez retrouver plus d'informations sur les Bruaysiens et la guerre (14-18 et 39-45) dans le livre de Raymond Durut, disponible dans notre médiathèque municipale.
Retrouvez également d'autres résistants, originaires de Thiers, en cliquant ici